Nous sommes tous de la même taille à l’écran

Publié le : 13/06/22
  • Extrait d’une conversation avec Amanda Sinclair, Professeure à la Melbourne Business School et experte en leadership, changement et diversité.

    A l’heure où les entreprises s’adaptent à de nouvelles méthodes de travail, qu’est-ce qui fait un bon leader ? 

    Amanda Sinclair est une autrice aux multiples publications, reconnue dans les milieux universitaires et les entreprises comme une pionnière de la diversité et des femmes dans le leadership. Nous lui avons demandé ce sur quoi les dirigeants doivent se concentrer dans un environnement hybride, et ce que cet environnement signifie sur le plan de l'inclusion. 

    Le mode de travail hybride a-t-il un impact sur le management ?

    Cette expérience nous a montré que les dirigeants doivent avoir des moyens de responsabiliser leurs collaborateurs. Il ne faut pas les surveiller ou les garder sous contrôle : il faut leur montrer que vous leur faites confiance et que vous vous souciez d'eux. Et leur faire sentir que leur voix compte, qu'ils peuvent dire la vérité à leurs supérieurs.

    Tout ceci exige un mode de leadership différent. Par le passé, les managers étaient récompensés pour s'être concentrés sur le résultat à tout prix, plutôt que de réfléchir à la manière d'y parvenir avec leur équipe. Il faut que cela change.

    Selon vous, comment un/une dirigeant(e) peut-il/elle se démarquer aujourd’hui?

    Ce qui ressort sans cesse, c'est l'importance de la confiance, c'est d'ailleurs fascinant à  observer en politique. 

    Jacinda Ardern, la Première ministre néo-zélandaise, en est un excellent exemple : elle a fait preuve d'un niveau de confiance extraordinaire dans sa communauté et d'une réactivité étonnante à son égard. Des recherches ont également montré que la raison pour laquelle le Danemark, par exemple, a un taux élevé de respect des restrictions Covid-19 est la confiance dans le gouvernement.

    Au travail, la question récurrente pour de nombreux employés est la suivante : « Nous fait-on confiance pour travailler à la maison ? » Les dirigeants doivent pouvoir montrer que c'est le cas.

    Pensez-vous que les dirigeants ont déjà acquis les compétences nécessaires pour faire face à ce nouvel environnement de travail, ou doivent-ils parfaire leurs connaissances ? 

    Toutes les compétences importantes en matière de leadership ont radicalement changé. 

    Ce qui est crucial aujourd'hui, c'est la capacité à être présent, au lieu de se concentrer sur les objectifs de demain. Je pense que c'est devenu une sorte de handicap, car il est impossible de planifier.

    Les dirigeants doivent donc disposer de moyens bien plus efficaces pour suivre l'évolution de l'expérience de leurs clients et de leurs collaborateurs, puis être très réactifs. C'est une question d'écoute et de flexibilité.

    Les dirigeants devront également être attentifs à l'égalité, car il existe un risque réel que les modèles hybrides intensifient les différences de niveau de pouvoir. Veiller à ce que chacun ait la possibilité de s'exprimer et de contribuer, quel que soit son lieu de résidence, sera une compétence essentielle pour l'avenir. 

    Vous êtes une experte de la diversité dans le leadership. Pensez-vous que le travail hybride offre des possibilités d'accélérer l'inclusion ? 

    J'ai trouvé fascinant d'observer la montée en puissance de personnes qui ne se considéraient pas en principe comme des leaders, par exemple les gestionnaires de communautés de santé et les scientifiques. 

    Depuis toujours, nous avons cette conception du grand chef masculin et héroïque, et ce modèle a de quoi en séduire plus d'un, surtout en cas de crise. Or, bien souvent,  les leaders qui se sont manifestés au cours des 18 derniers mois ne correspondaient pas à ce modèle. J'espère que nous avons toutes et tous enrichi notre conception du leadership.

    Les données montrent également que certaines femmes et personnes issues de milieux culturels différents se sont senties plus à l'aise pour intervenir lorsqu'elles étaient chez elles. Je sais que dans mon travail, une classe virtuelle donne souvent l'impression d'être plus " équitable " qu'une classe traditionnelle : nous sommes tous de la même taille à l'écran. Il n'y a pas ce sentiment de domination physique qui peut parfois faire obstacle à une interaction ouverte et authentique.

    Avec une bonne approche, ces avantages peuvent perdurer à mesure que les entreprises passent à des modèles hybrides. Et c'est une chose merveilleuse - que cela puisse permettre plus d'inclusion et la démocratisation des équipes.

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    Cet article est extrait de la série d'articles de Sodexo « Experience Next » sur la transformation de la vie professionnelle et de la vie privée.

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